Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a surpris beaucoup de monde mercredi avec une démonstration d’optimisme pour le second mandat du président élu Donald Trump. Lors de son intervention au The New York Times DealBook Summit, Bezos a exprimé son enthousiasme quant aux potentielles réductions réglementaires sous l’administration Trump et sa volonté de soutenir de tels efforts.
“Je suis en fait très optimiste cette fois-ci,” a déclaré Bezos lors de l’interview variée. “Il semble avoir beaucoup d’énergie pour réduire la réglementation. Si je peux aider à faire cela, je vais l’aider.”
Bezos sur les réglementations américaines : « Trop de règles »
Bezos, qui a longtemps été vocal sur les problèmes auxquels sont confrontées les entreprises américaines, a réaffirmé sa critique du cadre réglementaire du pays. “Nous avons effectivement trop de réglementations dans ce pays,” a-t-il affirmé, soulignant le fardeau sur l’innovation et le commerce. Ses remarques suggèrent que l’un des hommes les plus riches du monde voit une opportunité pour un environnement plus favorable aux affaires lors du second mandat de Trump.
Un changement de ton : De la rivalité à la collaboration ?
Les commentaires marquent un changement notable dans la relation entre Bezos et Trump. Pendant le premier mandat de Trump, le président de l’époque attaquait fréquemment Bezos, Amazon, et The Washington Post, que Bezos possède. Les accusations allaient de l’exploitation par Amazon du service postal américain à des allégations selon lesquelles The Post était un outil pour l’agenda politique de Bezos.
La critique de Trump s’est également étendue aux contrats gouvernementaux. Amazon a accusé Trump de partialité en 2019 après avoir perdu un contrat de cloud computing de 10 milliards de dollars avec le Pentagone au profit de Microsoft, une affaire qui a souligné les tensions entre l’administration et l’empire commercial de Bezos.
Malgré cette histoire tumultueuse, Bezos semble maintenant prêt à s’engager de manière constructive, abordant même l’affirmation fréquente de Trump selon laquelle la presse est « l’ennemi du peuple ». Bezos a cherché à contrecarrer ce récit lors du sommet, en disant : « La presse n’est pas l’ennemi. Vous avez probablement évolué au cours des huit dernières années. Lui aussi. »
Bezos sur la neutralité de The Washington Post
En octobre, Bezos a fait la une des journaux lorsqu’il a annoncé que The Washington Post ne soutiendrait aucun candidat lors de l’élection présidentielle de 2024, invoquant des préoccupations concernant un biais médiatique perçu. Cette décision a suscité des réactions négatives, avec des milliers d’abonnements annulés et des journalistes au sein de l’organisation exprimant leur mécontentement. Lors du sommet, Bezos a réaffirmé son engagement à favoriser la confiance dans les médias, disant que les endorsements « ne font rien pour influencer les résultats d’une élection » et créent plutôt des divisions inutiles.
Bezos vs. Musk : Une rivalité tempérée par la confiance ?
Bezos a également abordé les préoccupations concernant son concurrent Elon Musk, en particulier en ce qui concerne l’influence de Musk sur les décisions réglementaires. Musk, propriétaire de SpaceX et de Twitter, a été chargé de conseiller Trump sur la réforme réglementaire. Bezos, dont Blue Origin concurrence directement SpaceX, a exprimé sa confiance dans le fait que Musk n’utiliserait pas sa position pour nuire à ses concurrents.
“Je ne m’attends pas à ce qu’Elon utilise son pouvoir pour nuire à ses concurrents commerciaux,” a déclaré Bezos, minimisant les conflits potentiels.
Quelle est la suite pour Bezos et l’administration Trump ?
Alors que Trump se prépare pour son deuxième mandat, la volonté de Bezos de collaborer signale une approche pragmatique pour naviguer dans l’agenda réglementaire de l’administration. Bien que leur relation ait historiquement été conflictuelle, les commentaires de Bezos suggèrent une disposition à mettre de côté les différences passées en faveur d’objectifs économiques mutuels.
Il reste à voir si ce nouvel optimisme mènera à une coopération tangible, mais les déclarations de Bezos marquent un départ significatif de sa position auparavant antagoniste envers Trump. Pour les deux parties, une relation constructive pourrait redéfinir le récit de l’une des querelles les plus médiatisées dans les affaires et la politique américaines modernes.