Le président du Panama, José Raúl Mulino, a fermement défendu la souveraineté de sa nation sur le canal de Panama mardi, rejetant la suggestion provocatrice du président élu des États-Unis, Donald Trump, de renégocier le contrôle de cette voie navigable vitale. Mulino a qualifié les allégations d’ingérence chinoise de sans fondement et a promis de maintenir la propriété panaméenne du canal, décrivant les menaces de Trump comme une “paranoïa géopolitique.”
« Le Canal Appartient aux Panaméens »
Lors d’une conférence de presse enflammée, Mulino a déclaré : “Il n’y a aucune chance que ce président discute d’une idée qui remet en question la réalité légale et politique du canal de Panama étant sous contrôle panaméen. Le canal appartient au Panama. Point final.”
La réponse de Mulino est intervenue quelques jours après que Trump a suggéré de réacquérir la route interocéanique de 80 kilomètres si le Panama refusait de réduire les tarifs pour les navires américains. Trump a également affirmé une implication chinoise dans les opérations du canal, provoquant l’indignation à Panama City.
La Chine n’est pas impliquée, dit Mulino
“Il n’y a absolument aucune ingérence ou présence chinoise dans le canal de Panama,” a souligné Mulino. “Pas de soldats chinois, pas d’agendas cachés. C’est de la pure fiction.” Il a ajouté que les opérations du canal sont gérées exclusivement par l’Autorité du canal de Panama (ACP), un organisme indépendant et autonome, sous un processus de fixation des péages transparent.
Le ministère des Affaires étrangères de la Chine a soutenu la position du Panama, déclarant que le canal « est une réalisation monumentale du peuple panaméen » et réaffirmant le respect de Pékin pour la souveraineté du Panama.
Signification Historique et Luttes pour la Souveraineté
Le canal, achevé par les États-Unis en 1914, a été transféré au contrôle panaméen le 31 décembre 1999, après des décennies de lutte nationaliste. La transition a été formalisée par des traités signés en 1977 par le président américain Jimmy Carter et le leader panaméen Omar Torrijos.
« La souveraineté du canal a coûté au Panama du sang, de la sueur et des larmes », a déclaré Mulino. « Elle n’est pas négociable, maintenant ou jamais. »
Les Alliés Régionaux se Rassemblent autour du Panama
Le président colombien Gustavo Petro a exprimé sa solidarité avec le Panama, promettant de soutenir la nation « dans toute la mesure du possible » pour défendre sa souveraineté. Petro a également critiqué les remarques de Trump, les qualifiant d’« erreurs et de contradictions qui risquent de déstabiliser la région. »
Un Conflit Géopolitique en Cours ?
Les commentaires de Trump reflètent la méfiance croissante de son administration envers l’influence économique chinoise en Amérique latine. Alors que Pékin a investi massivement dans la région, Mulino a catégoriquement nié toute implication militaire ou opérationnelle chinoise dans le canal.
Malgré l’inauguration imminente de Trump le 20 janvier, Mulino reste résolu : “Le canal de Panama n’est pas un outil de négociation. C’est un symbole de notre souveraineté et de notre indépendance.”
Quelles sont les prochaines étapes ?
Alors que Trump se prépare à prendre ses fonctions, sa position sur le canal de Panama pourrait exacerber les tensions dans un paysage géopolitique déjà délicat. Pour l’instant, la direction panaméenne et ses alliés ont tracé une ligne ferme, signalant que toute tentative de saper leur souveraineté sera accueillie par une résistance unifiée.