Le président élu Donald Trump a promis de rétablir et d’élargir l’utilisation des exécutions fédérales, signalant un écart marqué par rapport aux récentes commutations de 37 peines de mort fédérales par le président Joe Biden. Cette décision met en lumière le fossé croissant aux États-Unis sur la peine capitale et souligne la plateforme plus large de Trump en matière de loi et d’ordre.
Changement de la peine de mort de Biden
Les commutations du président Biden, annoncées plus tôt cette semaine, ont transformé les peines de mort de la plupart des détenus fédéraux en réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Cela s’aligne avec le moratoire de Biden sur les exécutions fédérales, initié au début de sa présidence, et reflète l’objectif de son administration de réduire la dépendance à la peine de mort. La Maison Blanche a expliqué que les cas commués concernaient des crimes qui, selon les politiques judiciaires de Biden, n’auraient pas justifié la peine capitale.
Critique de Trump et agenda de loi et d’ordre
Trump a utilisé sa plateforme Truth Social pour critiquer vivement les actions de Biden, les qualifiant de « déraisonnables » et « d’un affront aux familles des victimes. » Trump a promis de faire de la réintroduction des exécutions fédérales une priorité dès son entrée en fonction, jurant de cibler “les violeurs violents, les meurtriers et les monstres.”
“Joe Biden vient de commuer la peine de mort de 37 des pires tueurs de notre pays,” a écrit Trump. “Quand vous entendrez les actes de chacun, vous ne croirez pas qu’il a fait cela. Cela n’a aucun sens. Les proches et amis sont encore plus dévastés.”
Trump a cité des cas comme celui de Thomas Steven Sanders, condamné pour un double meurtre brutal, et de Jorge Avila Torrez, responsable de la mort de trois individus, pour souligner son opposition à la décision de Biden.
Exclusions des Commutations de Biden
Trois détenus—Dzhokhar Tsarnaev (le poseur de bombes du marathon de Boston), Dylann Roof (le tireur de l’église de Charleston) et Robert Bowers (le tireur de la synagogue Tree of Life)—ont été notablement exclus des commutations de Biden. Ces cas restent éligibles à l’exécution fédérale, conformément à la politique déclarée de Biden de limiter la peine de mort aux crimes de terrorisme et aux crimes haineux.
Défis auxquels fait face le plan de Trump
Bien que le retour de Trump aux exécutions fédérales soit en accord avec ses promesses de campagne de 2020, ses ambitions plus larges d’élargir la peine de mort pourraient rencontrer des défis juridiques et logistiques significatifs. Les critiques soutiennent que les affaires fédérales ne représentent qu’une petite fraction des poursuites pour meurtre, la plupart étant traitées au niveau des États.
Élargir la peine de mort à des crimes non homicide, tels que le trafic de drogue ou le viol, comme Trump l’a déjà suggéré, pourrait rencontrer des défis constitutionnels. La Cour suprême a longtemps soutenu que la peine de mort est de manière disproportionnée sévère pour des crimes ne impliquant pas de meurtre.
Opinion publique et conséquences politiques
L’opinion publique sur la peine de mort a considérablement évolué au cours des dernières décennies. Selon Gallup, le soutien à la peine de mort a diminué de plus de 80 % dans les années 1990 à environ 55 % aujourd’hui. Cependant, la rhétorique de Trump peut résonner auprès des électeurs qui favorisent des peines plus sévères et s’inquiètent de la hausse des taux de criminalité.
Les experts juridiques ont également souligné les obstacles logistiques potentiels à la reprise des exécutions fédérales, en particulier dans les cas où les juridictions étatiques et fédérales se chevauchent. Pendant le premier mandat de Trump, son administration a supervisé 13 exécutions, le plus sous n’importe quel président en plus d’un siècle. Sa relance pourrait faire face à une résistance politique dans un climat plus polarisé.
Un Débat Divisé
Les partisans des actions de Biden, y compris des organisations comme l’ACLU, soutiennent que la peine de mort est entachée d’inégalités systémiques et du risque d’exécuter des innocents. En revanche, les critiques, y compris Trump, présentent les commutations comme une trahison de la justice et des familles des victimes.
Alors que Trump se prépare à assumer ses fonctions, sa promesse de rétablir les exécutions fédérales prépare le terrain pour une bataille juridique et politique controversée, avec des implications qui résonneront dans le système de justice pénale et au-delà. Reste à voir s’il pourra surmonter les obstacles pratiques et constitutionnels pour tenir ses promesses.