Dans un mouvement dramatique et incendiaire, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a publiquement appelé ses collègues à bloquer un accord de cessez-le-feu imminent avec le Hamas. Le ministre d’extrême droite, connu pour sa position intransigeante, a suscité l’indignation en admettant qu’il avait activement empêché des accords similaires au cours de l’année écoulée.
« J’appelle mon collègue, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, à unir ses forces avec moi, et ensemble nous travaillerons contre cet accord naissant », a annoncé Ben-Gvir sur X. « Au cours de l’année dernière, en utilisant notre pouvoir politique, nous avons réussi à empêcher cet accord d’aller de l’avant, encore et encore. »
La Controverse du Cessez-le-feu
Le cessez-le-feu controversé, qui serait en passe d’être finalisé sous médiation qatarie, comprend des dispositions pour la libération des otages détenus par le Hamas. Cela constituerait une étape cruciale vers la fin du conflit dévastateur qui a frappé la région depuis que le Hamas a lancé son attaque mortelle le 7 octobre 2023. Plus de 1 000 Israéliens ont été tués et des centaines pris en otage lors de l’attaque.
Malgré la pression croissante, tant internationale que nationale, sur le gouvernement israélien pour finaliser l’accord, Ben-Gvir et Smotrich ont à plusieurs reprises menacé de déstabiliser la coalition pour empêcher de tels accords. « Je manque maintenant du pouvoir politique pour bloquer cet accord », a reconnu Ben-Gvir, faisant référence à l’influence du parti Nouvelle Espérance de Gideon Sa’ar, qui a rejoint le gouvernement l’année dernière.
Réaction Mondiale et Critiques Croissantes
Le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a exprimé son optimisme lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar. “L’accord en cours de finalisation sur le cessez-le-feu et la libération des otages est une très bonne nouvelle,” a déclaré Tajani. Il a exhorté les deux parties à saisir ce moment pour une paix durable.
Cependant, les critiques internationales de la campagne militaire d’Israël à Gaza continuent de s’intensifier. Les accusations de génocide, le nombre élevé de victimes civiles et le bombardement d’infrastructures critiques comme les hôpitaux ont laissé le gouvernement israélien dans l’embarras pour justifier ses actions. Le journal médical Lancet a récemment rapporté que le nombre de morts à Gaza, officiellement estimé à 46 000, est probablement sous-estimé de 40%.
Sa’ar, signalant une rupture avec la rhétorique ultranationaliste, a exprimé sa confiance dans l’approbation du cessez-le-feu : “Je crois que si nous parvenons à cet accord sur les otages, nous aurons une majorité dans ce gouvernement qui soutiendra l’accord.”
Pressions internes et externes
Le cessez-le-feu proposé intervient à un moment de scrutiny accru pour Israël, avec des appels croissants à la responsabilité concernant ses actions à Gaza. Les nations européennes ont condamné le nombre élevé de victimes civiles, tandis que les manifestations domestiques des familles d’otages ont exercé une pression supplémentaire sur la direction israélienne.
La dernière opposition de Ben-Gvir souligne les profondes divisions au sein du gouvernement israélien. Alors que les discussions avancent, le monde observe de près pour voir si Israël privilégiera la diplomatie plutôt que le conflit continu.