L’Ukraine a accusé la Russie de déployer des armes chimiques à grande échelle pendant leur conflit en cours, affirmant que plus de 2 000 soldats ukrainiens ont été hospitalisés en raison d’une exposition. Les allégations surviennent alors que la pression internationale sur les tactiques du Kremlin dans la guerre qui a commencé en février 2022 augmente.
Des milliers de personnes touchées, des décès confirmés
Le colonel Artem Vlasiuk du Commandement de protection radiologique, chimique et biologique de Kyiv a révélé des statistiques alarmantes lors d’une conférence de presse. Depuis le début de l’invasion, 4 800 incidents liés aux armes chimiques ont été documentés contre les forces ukrainiennes, avec au moins trois décès liés à « un empoisonnement aigu par des agents chimiques inconnus. »
“Les forces de Moscou sont devenues habiles à dissimuler leur utilisation de ces armes, faisant souvent sembler qu’il s’agit d’attaques d’artillerie conventionnelles,” a déclaré Vlasiuk.
Parmi les produits chimiques rapportés utilisés figurent des irritants comme le CS et le CN ainsi que des gaz lacrymogènes, qui sont généralement déployés pour le contrôle des émeutes mais ont été militarisés pour cibler les tranchées et les abris ukrainiens.
Une violation du droit international
L’utilisation d’armes chimiques viole la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, un traité international ratifié par 193 pays, y compris la Russie. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé le déploiement de agents toxiques dans le conflit, décrivant des tactiques telles que des drones lâchant des grenades à gaz K-51 et RG-VO dans les tranchées ukrainiennes.
Le temps froid semble avoir temporairement réduit l’efficacité de ces armes, entraînant une baisse de leur utilisation pendant les mois d’hiver, selon Vlasiuk.
“En tant que signataire de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, l’Ukraine et ses forces armées se conforment pleinement au droit international et à l’interdiction des armes chimiques,” a souligné Vlasiuk, mettant en avant l’adhésion de l’Ukraine aux normes mondiales même au milieu de provocations croissantes.
Ciblage du prétendu cerveau
L’Ukraine a également revendiqué la responsabilité de l’assassinat du général russe Igor Kirillov, un haut responsable militaire accusé d’orchestrer des attaques chimiques. Kirillov, 54 ans, a été tué lorsqu’un dispositif explosif télécommandé, caché dans un scooter garé, a explosé devant sa résidence. Son assistant a également été tué dans l’attaque.
Une source des services de sécurité ukrainiens a justifié l’opération : « Kirillov était un criminel de guerre et une cible entièrement légitime, car il a donné des ordres pour utiliser des armes chimiques interdites contre les troupes ukrainiennes. Une fin aussi inglorieuse attend tous ceux qui tuent des Ukrainiens. »
Implications Globales
L’utilisation présumée d’armes chimiques par les forces russes ajoute une couche de complexité à un conflit déjà entaché d’accusations de crimes de guerre et de violations des droits de l’homme. Les observateurs internationaux, y compris l’OPCW, surveillent de près ces développements, bien que des mesures punitives concrètes restent incertaines.
Les révélations devraient intensifier la pression mondiale sur Moscou, avec des appels à des sanctions supplémentaires et à des mesures de responsabilité. Pour Kyiv, ces incidents soulignent la nécessité d’un soutien international continu, tant militairement que diplomatiquement, alors que l’Ukraine lutte contre ce qu’elle décrit comme « un combat existentiel contre un agresseur brutal. »
Quelles sont les prochaines étapes ?
L’utilisation d’armes chimiques représente une dangereuse escalade dans la guerre moderne, et les revendications de l’Ukraine nécessitent une enquête approfondie. Alors que Kyiv cherche justice pour ses troupes et responsabilité pour ceux qui sont responsables, le monde regarde pour voir si les instances internationales peuvent répondre efficacement à de telles violations graves des normes mondiales.
Pour l’instant, le conflit reste un rappel frappant du coût dévastateur de la guerre—et des longueurs auxquelles certains acteurs peuvent aller pour atteindre leurs objectifs.